L'atelier Ted et Eux

Ecoute active

Il est difficile d'aller contre sa nature. Franck Tapiro officie comme juré de l'émission de M6 "L'inventeur de l'année". Raphaëlle Bacqué, journaliste du Monde qui a rencontré le "fils de pub" de Nicolas Sarkozy, a raconté qu'elle n'avait pas pu en placer une pendant tout leur entretien. Car Franck Tapiro a un trait de caractère étonnant : il ne parle que de lui. C'est sûrement un très bon professionnel, mais il lui est difficile de faire preuve d'un peu d'empathie. Il était donc surprenant de le voir s'enthousiasmer pour l'invention d'un des candidats, lors de l'émission diffusée le 24 janvier 2007. Cette "perle rare", comme le note ironiquement le Canard Enchaîné, qui rapporte l'anecdote, proposait la pilule qui parfume vos pets à la rose et à la violette... Malheureusement, cet enthousiasme n'a pas été partagé par le reste du jury, et les cogitations du parfumeur de vesces resteront dans les cartons. Soyez à l'écoute, et voilà comment on vous récompense ! Franck Tapiro va donc pouvoir continuer à ne parler que de lui. 

Question de format

Le Salon de la Bande Dessinée d'Angoulême qui ouvre ses portes le 25 janvier, me ramène à un des mes récents coups de cœur : “Fun Home”, d'Alison Bechdel. Ce qui me plaît, au-delà de l'histoire, c'est le format et la densité du récit. Ça ressemble à un gros livre (donc pas la taille ni le format cartonné habituels des BD françaises). Contrairement à ce que son nom indique, ça ne parle pas d'une maison rigolote... Cette chronique familiale peu ordinaire situe son action dans le funérarium tenu par le père de la narratrice. Laquelle décrit admirablement les personnalités et les relations étranges unissant les membres du clan. Sur 232 pages... Pas mal pour une BD, non ?
Mais pourquoi les BD françaises n'adoptent pas de temps en temps ce format ?… Est-ce qu'on manque d'auteurs de talents, capables d'écrire en mettant leurs tripes sur la table ?  Ou bien s'agit d'un manque cruel d'ambition des éditeurs, attirés par les gains rapides et englués dans une vision paresseuse de leur métier ?…

Recettes de saison

Pour 2007, en plus de mes bonnes résolutions, j'ai aussi décidé de me faire plein de nouveaux amis. Par exemple, en déclarant que les intranets des entreprises ne servent pas à grand chose, en matière de communication. Ce ne sont pourtant pas les prix pour les récompenser qui vont manquer (Stratégies, Top Com). Avec de tels chefs aux fourneaux, les recettes seront copieuses cette année encore...
Pour accéder à des applications métiers, pour gérer ses congés et ses frais, connaître les plannings des salles, les intranets sont excellents. Mais ça, jusqu'à preuve du contraire, ce n'est pas de la communication. Or il me semble que ces outils ont été vendus comme un formidable d'échange et de mise en réseau, comme un accès direct à des informations de première main sur la marche et la stratégie de l'entreprise. Et qu'ils ont, dans beaucoup de cas, remplacé les journaux et newsletters existants (qui n'étaient guère plus performants, avouons-le).
Mais quel est leur usage en matière de communication ? Combien de gens les consultent ? Quelles pages regardent-ils ? Combien de temps restent-ils ? Comment sont-ils arrivés-là ? Combien de documents sont téléchargés ? Sont-ils satisfaits, déçus, en demande ? Mystère ! Les quelques statistiques dont on dispose ne contribuent guère éclairer notre lanterne. Curieusement, c'est toujours la prochaine version qui doit améliorer la visibilité, la traçabilité, l'utilité de l'information. Quant à l'échange de fichiers vidéo ou flash, aux blogs et aux Wikis, pas de quoi en faire un clafoutis...