Le 9 octobre 1978, il y a trente ans, Jacques Brel décédait à à l'hôpital franco-américain de Bobigny d'une embolie pulmonaire massive, provoquée par le cancer du poumon qui le rongeait depuis plusieurs années. Son corps était ramené trois jours plus tard à Hiva-Oa (Marquises) et enseveli dans le cimetière d'Atuona, non loin de la tombe de Paul Gauguin.
Avec la chanson et la voile, Jacques Brel avait l'aviation dans le sang. Il avait passé son brevet de pilote en 1964 et acheté son premier avion, un "Horizon", qu’il avait gardé 3 ans. En 1969, il avait fait l'acquisition d'un Wassmer 421 en bois, pour soutenir la fabrique artisanale d'avion d'Issoire.
En 1970, Jacques Brel s'était mis en tête de passer, en Suisse, une qualification plus relevée, multimoteurs et vol aux instruments, ce qui lui permettait de voler de nuit et par tout temps. Il venait juste d'acquérir un Beechcraft B55 Baron, de deux fois 260 CV. Il poussera sa formation jusqu’à devenir copilote de Learjet. Et caressera même un temps le rêve de devenir instructeur à l'école Les Ailes qui l'avait formé.
Installé aux Marquises, après son tour du monde à la voile interrompu par la maladie, il reprendra ses vols, éprouvant de grandes difficultés pour faire valider sa licence, compte tenu de son état de santé. A bord de son bimoteur Beechcraft Twin-Bonanza, surnommé "Jojo", il faisait l'avion taxi entre Hiva-Oa et Tahiti, pour ravitailler les populations des îles coupées du monde en médicaments ou en vivre, ou pour des transports sanitaires. Rénové par un groupe de technicien aéronautique, son "Jojo", désormais exposé dans un hangar à Atuona, a été repeint aux couleurs qu'il arborait du temps où le grand Jacques était aux commandes.
Crédit photos : archives Pilotes privés francophones, Philippe Giraud, 123musees.fr