Je ne l’invente pas, hein. Un de mes suiveurs (followers) sur Twitter a posté ce statut (ci-contre) il y a quelques jours. Il nous appelait à l’aide pour qu’on lui retrouve son portefeuille. Alors ça, c’est trop fort ! Dès qu’il vous arrive quelque chose, on fait appel à sa communauté : «Je suis enrhumé : quelqu’un a un kleenex?». «Je suis à la boulangerie. J'ai plus assez de monnaie pour acheter un pain. Vous avez 50 centimes ? Euh dépêchez-vous, il y a du monde derrière moi...». Comme on peut aussi poster des photos, ça va être bientôt du style «Qu'ess'ten pense de cette robe noire? La vendeuse me dit qu'elle me va bien. Sinon, la rouge est pas mal aussi. Dis moi franchement... Au fait, c'est quoi, le code de ta carte bleue?». Je vais me réveiller...
Et puis d’abord, je vais lui chercher où, moi, son larfeuille ? Rue du Louvre, à Paris ? Alors qu’il l’a perdu sur la place aux Oignons, si ça se trouve. J’aurais l’air malin, à chercher un objet dont je sais pertinemment qu’il n’est pas là, juste par solidarité, genre sous le réverbère parce c'est là où il y a de la lumière. Cela dit, son calcul n’est pas si idiot, quoiqu'un peu prématuré.
C’est sûr que demain, au rythme effréné de croissance de Twitter, on pourra interpeller ses suiveurs, vu qu’ils seront des centaines de milliers, pour leur dire d’ouvrir l’œil et le bon : «J’ai perdu mon Iphone dans la rue piétonne il y a 5 minutes, ne marchez pas dessus, j’y tiens». Ou même «J’ai laissé mes phares allumés. J’habite 25 rue des Fossés-Saint-Jacques. Le code est A6B22. Le double des clés de ma voiture est sur le frigo. Les clés de l’entrée de mon appart sont derrière le pot de fleur…».
Ou encore, tant qu’on y est : «J‘ai rendez-vous avec Greta au bar des amis et je suis super en retard. Offrez-lui un verre et faites-lui la conversation, le temps que j’arrive. N’allez pas trop loin quand même, les amis. J’ai eu un mal de chien pour avoir ce rendez-vous, alors ce n’est pas le moment de me la faire piquer sous le nez. Oh, et puis non, laissez tomber. Je vous connais. Déjà, la dernière fois, vous avez bien retrouvé mon Iphone, merci. Mais moi, je ne l’ai jamais revu, si vous voyez ce que je veux dire. Je sais qui c'est, mais j'attends qu'il se dénonce. Alors Greta, je me méfie un peu. J’aurais perdu mon précis de trigonométrie, je l’avais en mains 10 minutes après. Je me comprends…».
Bon évidemment, j'exagère. Car il faut des messages beaucoup plus courts (moins de 140 signes, espaces compris). Donc il faut éviter de faire de la littérature. Ce n'est pas fait pour Chateaubriand ou Balzac, ce truc-là. D'ailleurs ils ne s'en sont pas servis, c'est quand même un signe. Les as de la logorrhée, les robinets à soliloque en sont pour leur frais. 140 signes, point barre. Donc l'idée, c'est soit d'avoir un message très court, genre «Salut tout le monde !», comme le font certains de mes suiveurs sur Twitter. Soit on amorce la pompe avec une petite annonce, et on enchaîne avec un lien. Exemple : «Vous avez vu cet excellent article sur l'Atelier Ted et Eux ? Link». Bon, là, je mets Link, mais dans la réalité, ça se met tout seul dès que vous ajoutez votre lien. Re-évidemment, il ne faut pas poster de liens trop longs. Donc, mieux vaut utiliser les sites comme Adjix ou Tinyurl, qui réduisent la longueur de vos liens.
Bon, et aussi une autre chose. ON NE VA PAS sur le site de Twitter pour Twitter ! Raaah la la, il faut tout vous dire. On utilise une application genre TwiBin qui va ouvrir un fil de discussion sur votre navigateur. Vous laissez ce fil ouvert, vous naviguez pendant ce temps-là sur Internet, pour voir un site génial comme celui-là, par exemple. Là, je vous ai mis une image pour vous montrer : un petit croquis vaut mieux qu'un long discours. Cliquez sur l'image pour la voir en grand. Vous voyez comment ça fait quand j'écris ma note, avec l'interface du blog en face et twitter juste à gauche. Si c'est pas de la mise en abyme, ça... Donc, comme ça, on poste de temps en temps ce qui vous vient à l'esprit (autant que ça soit intelligent, quand même), ou bien on réagit aux statuts des autres.
Bon, OK, OK, ne couinez pas, je vous explique encore. Imaginez que ce que vient de dire une des personnes que vous suivez soit hyper-méga-hype-génial. Ce que je dis en ce moment, tiens. C'est juste un exemple. Vous avez alors le choix : vous pouvez l'ajouter à vos favoris (un petit cœur, si c'est pas mimi tout plein). Ou bien vous en faites profiter votre propre réseau en le ReTweetant (RT). Je n'ai pas encore trouvé de traduction pour ça. On pourrait très bien dire en le Faisant Suivre (FS), pas la peine de parler comme les geeks. Sinon, vous pouvez aussi répondre à cette personne (à moi, donc), en lui disant «Mais c'est proprement à tomber, ce que tu viens de dire, Ted. Jamais je n’ai lu une phrase aussi passionnante ! Il faut absolument qu’on se voit tout de suite et j’espère qu’au café, ils ont des chambres, parce que…» Stop, top, top, holà, hooo ! J’avais dit 140 signes seulement ! Il y en seulement trois qui suivent. Les autres, vous me copierez 100 fois «Je ne dois pas répondre à un message Twitter quand je suis atteint d’incontinence verbale». Et vous me le Retweetrer 100 fois aussi, pour la peine. Et avec le clavier de votre blackberry, histoire d'attraper des bonnes crampes aux doigts. Vous m'en direz des nouvelles. Sur Twitter.