6h30 - Le réveil arrache Brice Hortefeux à un sommeil bien mérité. Dans le couloir vers la salle de bain, interdit depuis une heure à la circulation par les forces de l’ordre, il croise sa femme qui sort de la douche, avec une serviette sur la tête et un masque naturel pour peau grasse sur le visage. Il appelle immédiatement son directeur de cabinet pour lui demander de préparer une loi interdisant le port de la burqa au concombre dans les appartements de fonction de la République.
7h - Douché et rasé de près, Brice Hortefeux se dirige vers la cuisine, suivi des caméras de Série Club et TV Breizh. Le Préfet de Paris le suit, en grand uniforme et en pantoufles règlementaires. En effet, en hommage aux origines du Président, Brice Hortefeux a fait remplacer les dalles en marbre de Carrare de son appartement par du parquet en point de Hongrie. Le préfet a donc pris ses précautions : il sait qu’il encourt une contravention de 150 € par rayure constatée, plus une peine plancher de 6 mois ferme, pour rayure en récidive.
7h05 - La bonne philippine ayant été expulsée pour défaut de titre de séjour en règle dans les appartements de fonction de la République, Brice Hortefeux doit trouver et sortir une tasse tout seul, appuyer sur le bouton de la cafetière avec son index gauche et beurrer ses tartines avec deux mains. Comme Thierry Henry devant la cage du gardien irlandais. Ce qui lui donne l’idée d’une nouvelle loi interdisant les buts litigieux marqués par les antillais nés aux Ulis et évoluant dans les clubs catalans ou new-yorkais. A la clé, une sanction dissuasive : six mois de beurrage d’intérêt général des tartines de la République.
7h30 - Son café avalé, Brice Hortefeux, monte au pas de charge dans sa voiture de fonction, entourée par les chevaux de la Garde Républicaine, qui ont mis les patins pour ne pas rayer le bitume en point de Hongrie de l’avenue d’Eylau. Un instant bloqué par un camion poubelle sur le trajet vers la place Beauvau, il téléphone à son chef de cabinet pour qu’il rédige un projet de loi punissant les détournements de camion poubelle d’une peine incompressible de six mois d’abonnement au Figaro magazine. Les sacs poubelles devront en outre être numérotés par la Banque de France et seront tachés par un jet d’encre indélébile en cas d’effraction de la benne à ordures.
10h - Après une séance de travail avec les députés de l’UMP, pendant laquelle il est question de nouvelles lois votées en blanc, avec juste le nom du délit à rajouter au feutre quand l’occasion se présente, Brice Hortefeux quitte le ministère et s’envole via Villacoublay, vers l’aéroport de Lille Lesquin. Il compte en effet assister à l’expulsion des quatre afghans (trois hommes et un lévrier) renvoyés à Kaboul une semaine auparavant, et qui sont revenus en France par leurs propres moyens, filmés par les caméras de Pékin Express.
11h30 - Devant les journalistes de National Geographic et de Thalassa, il se laisse aller à quelques réflexions philosophiques : «S’ils font plusieurs allers-retours, ça va leur faire des miles…». Les expulsés restant sans réaction, il demande à son chef de cabinet de préparer une loi obligeant les télévisions à traduire en direct et en afghan les blagues bon enfant du Ministre de l’Intérieur en exercice, sous peine d’une camisole chimique en vente flash sur Venteprivée.com.
15h - Après un déjeuner à Lille avec les parlementaires de la majorité, le Thalys qui le ramène à Paris est immobilisé en pleine voie et les passagers sont invités à ne pas descendre de voiture. Brice Hortefeux en profite pour demander à son chef de cabinet de rédiger un projet de loi obligeant la SNCF à respecter ses horaires, sous peine d’une amende amère pour le chef de train incriminé, avec obligation de soins.
17 h - De retour à son bureau de la place Beauvau, il reçoit une délégation de parlementaires de l’UMP de l’Ardèche, venus le sensibiliser aux conséquences de la suppression de la taxe professionnelle sur la reproduction des ovins. Le ton monte rapidement, car un député de l'opposition est parvenu à se glisser dans le troupeau, pardon dans la délégation, malgré la présence de caméras de surveillance de TF1 à l’entrée, et en dépit d’une fouille au corps au Taser. Le récalcitrant est emmené par les forces de l’ordre. Quelques secondes après son départ, un brouhaha éclate. Les CRS reviennent, penauds, et annoncent que le député s’est évadé dans le couloir, pendant son transfert, profitant du fait que les policiers ont dû quitter leurs rangers pour ne pas rayer les parquets en point de Hongrie du Ministère. «C’était pas facile de le courser en chaussettes. Ça glisse…». Placés immédiatement hors-cadre, les fonctionnaires fautifs récoltent une castration chimique bien méritée.
20 h - La journée a été rude. Après la publication des chiffres de la délinquance, qui montre une très nette baisse du nombre de régicides et du taux de cholestérol de Guy Carlier, pas le temps de souffler. Il faut rejoindre les jeunes marseillais de l’UMP, pour un dîner de travail sur le thème de la sauvegarde des commerces de bouches du Rhône.
21 h - Soumis à un feu roulant de sollicitations («Hor-te-feux, une-his-toire ! Hor-te-feux, une-his-toire !), par des militantes surexcitées, il se détend enfin et laisse percevoir toute l’étendue de sa veine comique, avec notamment cette anecdote croustillante, qui en fait rougir plus d’une :
- «Vous savez pourquoi 0,2 % des faits constatés correspondent à des atteintes volontaires à l’intégrité physique, en augmentation de 3,8 % (soit + 16 484 faits constatés) ?»
- «Noooooon… !» répond la salle
- «Parce que le nombre d’atteintes aux biens ne varie quasiment pas, quand les escroqueries et infractions économiques et financières sont en hausse de 1 % (soit + 3 704 faits constatés) !»
- «Une-autre ! Hor-te-feux, une-autre ! Hor-te-feux, une-autre !»
23 h - Il est temps de rentrer au bercail. Sur le chemin du retour, il demande à son chauffeur de s’arrêter quelques instants devant un distributeur car l’époque des étrennes de la concierge thaïlandaise et des calendriers des éboueurs monégasques et des pompiers capverdiens approche à grands pas. Et il faut bien faire sa promo auprès du petit personnel. Malheureusement, depuis l’épisode Mailorama au champ de Mars, une loi votée le matin même interdit la distribution de billets sur la voie publique à des fins publicitaires. Il est embarqué sans ménagement par une patrouille de la BAC qui passe à cet instant. En chaussettes, pour ne pas rayer le trottoir en point de Hongrie.
7h - Douché et rasé de près, Brice Hortefeux se dirige vers la cuisine, suivi des caméras de Série Club et TV Breizh. Le Préfet de Paris le suit, en grand uniforme et en pantoufles règlementaires. En effet, en hommage aux origines du Président, Brice Hortefeux a fait remplacer les dalles en marbre de Carrare de son appartement par du parquet en point de Hongrie. Le préfet a donc pris ses précautions : il sait qu’il encourt une contravention de 150 € par rayure constatée, plus une peine plancher de 6 mois ferme, pour rayure en récidive.
7h05 - La bonne philippine ayant été expulsée pour défaut de titre de séjour en règle dans les appartements de fonction de la République, Brice Hortefeux doit trouver et sortir une tasse tout seul, appuyer sur le bouton de la cafetière avec son index gauche et beurrer ses tartines avec deux mains. Comme Thierry Henry devant la cage du gardien irlandais. Ce qui lui donne l’idée d’une nouvelle loi interdisant les buts litigieux marqués par les antillais nés aux Ulis et évoluant dans les clubs catalans ou new-yorkais. A la clé, une sanction dissuasive : six mois de beurrage d’intérêt général des tartines de la République.
7h30 - Son café avalé, Brice Hortefeux, monte au pas de charge dans sa voiture de fonction, entourée par les chevaux de la Garde Républicaine, qui ont mis les patins pour ne pas rayer le bitume en point de Hongrie de l’avenue d’Eylau. Un instant bloqué par un camion poubelle sur le trajet vers la place Beauvau, il téléphone à son chef de cabinet pour qu’il rédige un projet de loi punissant les détournements de camion poubelle d’une peine incompressible de six mois d’abonnement au Figaro magazine. Les sacs poubelles devront en outre être numérotés par la Banque de France et seront tachés par un jet d’encre indélébile en cas d’effraction de la benne à ordures.
10h - Après une séance de travail avec les députés de l’UMP, pendant laquelle il est question de nouvelles lois votées en blanc, avec juste le nom du délit à rajouter au feutre quand l’occasion se présente, Brice Hortefeux quitte le ministère et s’envole via Villacoublay, vers l’aéroport de Lille Lesquin. Il compte en effet assister à l’expulsion des quatre afghans (trois hommes et un lévrier) renvoyés à Kaboul une semaine auparavant, et qui sont revenus en France par leurs propres moyens, filmés par les caméras de Pékin Express.
11h30 - Devant les journalistes de National Geographic et de Thalassa, il se laisse aller à quelques réflexions philosophiques : «S’ils font plusieurs allers-retours, ça va leur faire des miles…». Les expulsés restant sans réaction, il demande à son chef de cabinet de préparer une loi obligeant les télévisions à traduire en direct et en afghan les blagues bon enfant du Ministre de l’Intérieur en exercice, sous peine d’une camisole chimique en vente flash sur Venteprivée.com.
15h - Après un déjeuner à Lille avec les parlementaires de la majorité, le Thalys qui le ramène à Paris est immobilisé en pleine voie et les passagers sont invités à ne pas descendre de voiture. Brice Hortefeux en profite pour demander à son chef de cabinet de rédiger un projet de loi obligeant la SNCF à respecter ses horaires, sous peine d’une amende amère pour le chef de train incriminé, avec obligation de soins.
17 h - De retour à son bureau de la place Beauvau, il reçoit une délégation de parlementaires de l’UMP de l’Ardèche, venus le sensibiliser aux conséquences de la suppression de la taxe professionnelle sur la reproduction des ovins. Le ton monte rapidement, car un député de l'opposition est parvenu à se glisser dans le troupeau, pardon dans la délégation, malgré la présence de caméras de surveillance de TF1 à l’entrée, et en dépit d’une fouille au corps au Taser. Le récalcitrant est emmené par les forces de l’ordre. Quelques secondes après son départ, un brouhaha éclate. Les CRS reviennent, penauds, et annoncent que le député s’est évadé dans le couloir, pendant son transfert, profitant du fait que les policiers ont dû quitter leurs rangers pour ne pas rayer les parquets en point de Hongrie du Ministère. «C’était pas facile de le courser en chaussettes. Ça glisse…». Placés immédiatement hors-cadre, les fonctionnaires fautifs récoltent une castration chimique bien méritée.
20 h - La journée a été rude. Après la publication des chiffres de la délinquance, qui montre une très nette baisse du nombre de régicides et du taux de cholestérol de Guy Carlier, pas le temps de souffler. Il faut rejoindre les jeunes marseillais de l’UMP, pour un dîner de travail sur le thème de la sauvegarde des commerces de bouches du Rhône.
21 h - Soumis à un feu roulant de sollicitations («Hor-te-feux, une-his-toire ! Hor-te-feux, une-his-toire !), par des militantes surexcitées, il se détend enfin et laisse percevoir toute l’étendue de sa veine comique, avec notamment cette anecdote croustillante, qui en fait rougir plus d’une :
- «Vous savez pourquoi 0,2 % des faits constatés correspondent à des atteintes volontaires à l’intégrité physique, en augmentation de 3,8 % (soit + 16 484 faits constatés) ?»
- «Noooooon… !» répond la salle
- «Parce que le nombre d’atteintes aux biens ne varie quasiment pas, quand les escroqueries et infractions économiques et financières sont en hausse de 1 % (soit + 3 704 faits constatés) !»
- «Une-autre ! Hor-te-feux, une-autre ! Hor-te-feux, une-autre !»
23 h - Il est temps de rentrer au bercail. Sur le chemin du retour, il demande à son chauffeur de s’arrêter quelques instants devant un distributeur car l’époque des étrennes de la concierge thaïlandaise et des calendriers des éboueurs monégasques et des pompiers capverdiens approche à grands pas. Et il faut bien faire sa promo auprès du petit personnel. Malheureusement, depuis l’épisode Mailorama au champ de Mars, une loi votée le matin même interdit la distribution de billets sur la voie publique à des fins publicitaires. Il est embarqué sans ménagement par une patrouille de la BAC qui passe à cet instant. En chaussettes, pour ne pas rayer le trottoir en point de Hongrie.