Suite à la note "Les forçats de l'info conditionnelle", j'ai appelé Benoît Raphaël, rédacteur en chef du Post, pour avoir ses réactions.
Ted et Eux : Le Post, ça fonctionne comment ?
Benoît Raphaël : Grâce à un réseau
collaboratif de journalistes et de contributeurs qui ne le sont pas. Il y a de l'information produite par la rédaction (une
douzaine de journalistes) et coproduite avec nos
contributeurs. Nous sommes avant tout un laboratoire pour comprendre
les nouveaux usages de l'information. Notre ambition est de créer un
média social avec une vraie valeur.
BR : Qu'il y ait beaucoup de points d'interrogations, c'est normal : on est dans la conversation. Les contributeurs posent des questions, disent ce qu'il savent et ce qu'ils ne savent pas. Les posts que nous mettons en avant sont vérifiés par la rédaction. Nous sommes un média ouvert : dès qu'on écrit une bêtise, on en prend plein la tête...
TdE : Parfois, la rédaction du Post semble tomber dans les mêmes écueils, en disant tout et son contraire, comme dans la rubrique "Antisèche"...
BR : Cette rubrique est destinée à faire le point sur les sujets du jour, avec tous les avis qui se sont dégagés. Il y a des liens qui renvoient vers les différents points de vue. Mais je comprends que ça puisse prêter à confusion.
TdE : On note à la lecture beaucoup de tics de langage : déraper, tacler, clasher... Est-ce une volonté de sensationnalisme à tout crin ou une imitation de la presse classique ?
BR : C'est vrai qu'il y a une tendance des utilisateurs à reproduire ce qui a déjà été publié et qui fait de l'effet. Il y a un vrai risque de nivellement et je comprends que cette répétition puisse être désagréable à la lecture. Cette mécanisation de l'information est un travers de la presse en général. Et puis Le Post revendique une information diverse et décomplexée.