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Rédigé à 20:44 dans Histoires insolites | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
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Comme je vous l'ai dit, je vais rester sur Paris, pardon, à Paris (merci Anne-Judith), une bonne partie des vacances, histoire de me requinquer sans risquer un suraccident dans les transports. Pour garder la plume alerte et me remonter un moral qui ne demande qu'à s'effondrer, je vous invite à m'envoyer vos cartes postales ici (en commentaire de cette note ou via mon mail que vous trouverez ici). Photos commentées, lettres du bout du monde, poèmes, impressions, scrap book, coups de cœur...
Avec votre accord (spécifiez-moi si vous souhaitez qu'elles ne soient pas publiées), je les publierai dans l'Atelier d'écriture, dans la rubrique que je viens de créer, juste à gauche. A vos crayons réels ou virtuels. En attendant, je vous souhaite de belles vacances et attention aux coups de soleil.
1 - De Belgique, signée Christelle
2 - De Colombie, signée Martha-Lucia (carte postale animée, quelques secondes de chargement)
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Andrea Bocelli est aveugle. Vous le saviez ? Moi pas, juré. A chaque fois que je l’ai vu en train de chanter, j’ai été frappé par ses paupières closes, sans savoir que c’était les conséquences malignes d’un glaucome dévastateur qui lui fit perdre la vue quand il avait 12 ans. Pour moi, c’était de la timidité. J’en étais encore persuadé récemment en le voyant sourire gauchement dans cette vidéo. Regardez bien, ça se passe quand les spectateurs applaudissent au final du fameux «Con te, partiro», quand la voix et l’orchestre changent de registre à l’unisson et nous emportent avec eux à la tierce. Son sourire d’enfant a l’air de nous dire «C’est beau, n’est-ce pas ?».
Ignorant sa cécité, j’imaginais qu’il se concentrait sur sa chanson, cherchant au fond de lui-même des vibratos pour sublimer sa tessiture de ténor (même s’il faut bien reconnaître que son phrasé est parfois surprenant). Cette posture me faisait penser aux chanteuses de fado, retranchées, séparées de nous comme par un drap, derrière leurs cils charbonneux. Ne pas voir le public, laisser juste s’élever la voix, rauque et presque chevrotante, aller au plus profond, inverser son regard, le plonger au tréfonds de son cœur, crocheter les émotions à l’état pur, les ramener à la surface, les offrir aux autres par la magie d’une mélodie… Telle la chanteuse portugaise Misia. Partiro… Comme lui, comme vous, et surtout maintenant, je partirais bien. Mon sac est prêt, l’aube est là, l’air est vif, on le boirait. L’estomac noué, le petit déj’ qui vous caille sur le jabot, enquiller la route d’un bon pas, tout droit vers son mystère. Il y a quelque chose au bout, mais en attendant, c’est la promesse qui nous enchante. La fraicheur du bitume, la rosée couvrant encore les chemins poudreux. L’odeur rassurante d’un diesel qu’on fait tourner pendant qu’on charge le coffre. La masse endormie d’un train Corail en bout de quai, collé à ses tampons graisseux. Le sifflement assourdissant des réacteurs, les vapeurs de kérosène écœurantes apportées par le vent dans le matin blême, sous la lumière orange des projecteurs. Passeport, gros livres qui tiennent tout le voyage, sandwich au jambon ramolli, coca éventé, tomates en capilotade, œufs durs écrasés, casquette à l’envers, gilet serré autour de la taille, café bu dans des tasses en carton…Toutes ces images s’envolent avec chaque départ et se bousculent à nouveau quand le prochain se profile. Mais il en est d’uniques : celles des retours à l’improviste. Jamais mon cœur n’a battu aussi fort que lorsque les circonstances me faisaient revenir quand on ne m’attendait pas. Les parterres étaient plus fleuris, l’air et le ciel plus purs, ma foulée plus énergique, mon sac plus léger. Je surprenais la vie dans ses moments intimes. La terre retournée des jardins sentait l’humus des bois, fécondée et enrichie par la nuit finissante. C’était le matin, un de ces matins d’été chauds et gris, après l’orage. Les voisins mettaient leurs draps à la fenêtre, battaient les tapis, arrosaient à la fraiche les légumes des potagers, en tirant l’eau à la pompe.
Certains me saluaient, interloqués de me voir revenir chez moi de si bonne heure, un sourire chaleureux au visage. La maison de mes parents avait encore les volets fermés pour contenir l’étuve de juillet, que la pluie nocturne avait tout juste atténuée. De grosses gouttes d’eau orageuses, à peine tombées, déjà évaporées, avaient vrillé des trous dans la poussière de l’allée. J’arrivais après le petit déjeuner, tout était déjà rangé. On était surpris et content de me revoir. On me laisserait dormir la journée, en se demandant bien d’où j’arrivais et ce que j’avais bien pu faire pour être aussi exténué. La route, maman. Juste la route.
Rédigé à 11:13 dans Les Zinédits de l'été | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Rédigé à 15:06 dans Ma vie est nulle | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
J’ai assisté comme pas mal de gens (j’imagine) à la coupe du Monde. Comme ce n’est pas la première, autant vous faire bénéficier de cette expérience pour dire ce qui devrait changer dans le football, de mon point de vue personnel à moi-même, présentement.
La simulation
Rédigé à 11:16 dans Moi, ce que j'en dis... | Lien permanent | Commentaires (4) | TrackBack (0)
Rédigé à 08:11 dans Ma vie est nulle | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Le 1er juillet, c’est la Saint Thierry. Et donc c’est ma fête. Moi qui croyais que c’était tous les jours, quelle déception. C’est pas mon karma, en ce moment. L’autre jour, je vous ai parlé de toit, mais c’était celui d’où j’étais tombé malencontreusement en voulant jouer les Yamakasis. Je vais cette fois-ci vous parler de moi, on verra si ça se termine aussi mal. Je me suis donc rendu à la Bibliothèque Nationale, rue Richelieu, histoire de compulser des manuscrits enluminés et des rouleaux de parchemins poussiéreux, pour découvrir l’étymologie de ce magnifique prénom si joliment porté.
Thierry est un prénom d’origine germanique, composé à partir des racines «Theud», peuple, et «Ric», puissant. Donc ce blog, déjà, devrait s’appeler L’Atelier Theud et Ric, si je voulais être fidèle à la consonance teutonne. Je lis également ceci : «Saint Thierry (Théodoricus) : higoumène du Mont-d'Or, près de Reims en Champagne (533)». S’il y a des rustres parmi vous, un higoumène, c’est ainsi qu’on appelait en ce temps-là les abbés à la tête d’un monastère. A ne pas confondre avec un énergumène, qui, à la même époque, désignait les personnes possédées par le Diable. Or donc, le fameux Thierry était le fils du seigneur Marcard, ex-bandit de grand chemin reconverti dans l’exploitation légale des serfs. Si on est à peu près certain qu’il a calanché en 533, on n’est pas bien sûr de l’année de sa naissance : fin du Ve siècle ou tout début du VIe siècle ?
Notre ami Thierry décida un jour de se marier. Et là, paf, il découvre qu’il est aussi fait pour se marier que moi pour être moine. Ou l’inverse... Enfin, non, je ne sais plus. Bref, il quitte la cérémonie, le curé, la mariée médusée, les roteuses et les petits fours et file déranger l'archevêque de Reims, le non moins fameux Saint-Rémi, pour lui fait part de sa vocation monastique, assez récente, il faut bien le dire, à peu près 3 heures. L’archevêque, dans un premier temps, appelle la sécurité. Mais il finit par se laisser convaincre et renvoie ses hallebardiers, d’autant que l’autre lui prend le melon avec ses illuminations. Finalement, Rémi annule le mariage au motif qu’il n’a pas été consommé, comme une vulgaire coupe de champ’ éventée. Car si ça n’arrange pas les affaires de la future ex-épouse, ça augure bien pour le petit business de l’église : Thierry va fonder un monastère au Mont d’Or, près de Reims (commune actuelle de Saint-Thierry, c’est dire si c’est authentique, ce que je raconte), dans lequel il se retire et où il fait quelques miracles, comme soigner l’œil de Thierry 1er, un des fils de Clovis.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que je ne me sens pas vraiment en harmonie avec cet histrion. Et puis la bibliothèque, ça me fatigue, ça sent la poussière et j’ai mal au dos. Je rentre chez moi poursuivre mes recherches sur Internet. Clic, clic, direction un forum de prénoms où on s’interroge gravement sur l’origine et la beauté des prénoms, rien que ça. Pour Thierry, un certain DaV-X n’y va pas avec le dos de la cuillère.
DaV-X : Ca se donne plus c un prénom de vieu maintenant
Réponse dudit Thierry, alias Bitman1er [je n’invente rien…], qui a lancé la conversation :
Bitman1er : j'ai 30 ans
Il aurait mieux fait de se taire, car Fairlight vole au secours de DaV-X et lui en colle une vite fait :
Fairlight : ben c bien ce qu'il dit
Ça promet. Avant de me pendre, je file sur Wikipedia, voir l’occurrence du prénom. Et là, ça se gâte : «Peu courant en France avant la Seconde Guerre mondiale, ce prénom est réapparu après de nombreux siècles d'oubli dans les années 1950. […] D'abord employé dans des milieux plutôt aisés, voire aristocratiques, Thierry a commencé à se diffuser au cours des années 1950. [Thierry] a été le premier prénom donné pendant une brève période au milieu des années 1960, sans doute sous l'effet de la diffusion du feuilleton télévisé Thierry la Fronde (voir ici le générique de ce nanard). L'année record fut 1964 avec 25 266 garçons qui ont reçu ce prénom. C'est aujourd'hui un prénom rare pour les nouveau-nés (495e position des prénoms masculins en 2004). Il occupe la 39e place depuis le début du siècle [...]. Au début de 2001, 266 284 Français portaient ce prénom ». Lui sont apparentés des prénoms comme Derick, Derek, Dieter, Dietrich, Dirk, Ted (ah ben tiens…), Teddy, Terry, Théodoric, Thery…
Je suis déprimé. J’éteins tout. Résumons-nous : Thierry est un prénom de vieux, inventé par un cureton qui a laissé en plan sa promise le jour de son mariage, popularisé par un sosie de Robin des Bois qui passait la moitié de son temps à balancer des pavetons sur les Rosbifs et l’autre moitié à ravauder son collant vert déchiré à force de se bagarrer dans les ronces. Il est aujourd’hui donné par erreur dans 0,00005 % des naissances, par des nouveaux pères qui l’ont confondu dans leurs souvenirs avec l’inspecteur Derrick. Lui aussi vieux, mais en plus mort. Quand je vous disais que c’était ma fête, aujourd’hui.
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