Le raccourci est saisissant. Déjà récompensé aux Golden Globes, The Artist de Michel Hazanavicius est maintenant distingué aux Oscars de l'Academy Awards. Il devance dans la liste Hugo Cabret de Martin Scorcese et ses onze nominations.
The Artist est un hommage français émouvant au cinéma muet américain, ses vedettes, sa photographie si particulière, ses scènes stéréotypées qui ont influencé tant de réalisateurs “modernes”.
Hugo Cabret est un hommage non moins émouvant d'un Américain aux origines du cinéma muet français, avec la présence de la figure emblématique de Georges Méliès et de son fameux “Voyage dans la Lune”.
Les Américains doivent apprécier la rédécouverte de leur patrimoine culturel. Les Français doivent se féliciter de voir leur patrimoine (et cette invention) remis à l'honneur de si belle manière.
Près de 30 ans après la mort d'Hergé, Spielberg s'approprie les aventures du célèbre reporter Tintin. Quel Français ira plonger dans les comics américains pour s'approprier à son tour les héros de l'Oncle Sam, Captain America et autres Superman ?
Les télés nous lavent la tête en ce moment avec des chansons des années 80 et 90. Le filon a été repéré et les marteaux-piqueurs du petit écran s'activent à récupérer la quincaille à fleur de terre. Evidemment, dans le tas, il y a quelques météores comme les Rita Mitsouko, la grande Catherine Ringer et le si regretté Fred Chichin, dont tant de compositions lumineuses continuent à éclairer le firmament de notre espace mémoire.
Mais combien de ritournelles classées depuis au rayon des soupes disparues. Je devrais aimer tout ça quand même, au nom des années passées, des émotions qui m'ont étreint, des rires partagés, des claques reçues, des baisers qu'on prenait à mes belles futures...
Eh puis non. J'ai une tendresse pour ces airs ressassés cent fois dans mon cerveau ligneux. Mais la nostalgie fabriquée par M6 et W9 me fatigue rapidement. Je voudrais bien que ces instants vécus reviennent passer me voir, une seule fois, de temps en temps, puis qu'ils repartent se faire oublier quelques années encore.
D'ailleurs, pas besoin de remonter aux calendes ou aux années 80. Dans cette même veine, j'ai repêché une pépite d'Alain Chamfort de 2006, "Les beaux yeux de Laure". Vous me connaissez, ce n'est pas tant la chanson en question qui m'intéresse, que ce que j'ai redécouvert à cette occasion. Chamfort, qui venait de se faire virer par sa maison de disque pour absence de résultats, avait tourné ce clip en une heure et deux coups de cuillère à pot. En parodiant à fond les ballons un clip de Bob Dylan de 1965, tourné pour promouvoir sa chanson "Subterranean Homesick Blues". Dylan est tout jeunot là-dedans (il devait avoir 24 ans).
Le plus drôle, c'est qu'on pouvait personnaliser le clip de Chamfort sur internet et l'envoyer ensuite à ses potes... Et faire son petit effet. Je n'ai pas retrouvé le mail que j'avais envoyé. Mais j'ai remis la main sur le clip de Chamfort et sur l'original de Bob Dylan (enfin un des clips, car Dylan en avait tourné trois, à Londres, au Savoy Hotel et dans les alentours). L'effet comique du manque de correspondance entre les paroles de la chanson de Dylan et les textes écrits sur les cartons blancs a été repris par Chamfort.
C'est fait ! François Cluzet poussé par Omar Sy a détrôné "La Grande Vadrouille" à la tête du box-office du cinéma français. Alors que sa carrière n'est pas finie, "Intouchables" totalisait le 7 janvier 17 210 000 d'entrées, soit quasiment autant que "la Grande Vadrouille" a sa sortie. "Bienvenue chez les ch'tis" est encore en tête avec plus de 20 millions d'entrées. Mais "Intouchables" est désormais dans sa roue.
C'est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. Une bonne nouvelle car ça fait toujours plaisir de voir une comédie aussi bien écrite, jouée et réalisée, rencontrer un succès phénoménal.
Une mauvaise nouvelle car on part pour une rediffusion interminable de ce film qu'on reverra sur le petit écran pendant des années. Au moment où le fameux «Pas de bras, pas de chocolat !» faisait hoqueter de rire des cohortes de spectateurs ébaubis, le non moins célèbre «But alors you are French !» de De Funès résonnait pour la nième fois sur TF1, dimanche dernier, 41 ans après sa sortie...
A peine le temps de s'habituer à une année que voilà l'autre s'annonce... Tout juste une page entamée et la page blanche suivante est déjà à écrire.
Je pourrais disserter longtemps sur le temps qui file et s'écoule, tel du sable entre les doigts.
Mais je préfère penser à vous, lectrices et lecteurs de ce blog. C'est un réconfort de tous les jours de savoir que vous y passez de temps en temps, à l'occasion, régulièrement, souvent, passionnément, à la folie... et même pas du tout, n'oublions personne.
Je fais donc une pause à l'aube de 2012 pour vous remercier de votre fidélité et pour vous souhaiter le meilleur.
Avant que 2013 ne prenne inexorablement le relais, je forme aussi le vœu de nous voir, de nous revoir ou de nous croiser sur les chemins réels ou numériques que nous empruntons chaque jour.