Aujourd’hui, Maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. Ce départ si marqué a effacé de ma mémoire le jour et le temps. Je ne sais plus comment le vent sifflait. Mais dehors, il faisait noir. A l’hôpital, il ne faut pas déranger. Partir en remerciant parce qu’ils ont donné l’essentiel de leur empathie, soins aux carcasses et autres paperasses.
Dehors, il fait froid, à quoi bon crier contre le temps et les forces qui emportent loin ceux qui nous importent. La mémoire faillit aujourd’hui dans un hier engourdi par l’inoubliable insaisissable événement.
J’étais seule depuis longtemps quand elle partit. Seule depuis la naissance peut-être ? Les origines se drapent d’obscur. Pauvres humains illusionnés d’éternité et dépourvus de mémoire sensible et ancienne. Quand est-elle morte à moi ? Est-ce quand je suis née ? Dans les semaines qui ont suivi ? Bien longtemps après ?
Je ne sais pas et vous non plus. Personne le saurait, mais où est-il ? Il se cache et joue à Dieu. Ou attend jusqu’à l’ultime addio ? Vit-il dans un quatrain qui sonne comme une fleur qui se meurt d’automne ? Et qui ne livre rien au fond que des sons.
Si vous en ignorez moins que ma mémoire, pourquoi vous complaire à vous taire ? Dites, quand perdons-nous nos mères ?
Martine
Dehors, il fait froid, à quoi bon crier contre le temps et les forces qui emportent loin ceux qui nous importent. La mémoire faillit aujourd’hui dans un hier engourdi par l’inoubliable insaisissable événement.
J’étais seule depuis longtemps quand elle partit. Seule depuis la naissance peut-être ? Les origines se drapent d’obscur. Pauvres humains illusionnés d’éternité et dépourvus de mémoire sensible et ancienne. Quand est-elle morte à moi ? Est-ce quand je suis née ? Dans les semaines qui ont suivi ? Bien longtemps après ?
Je ne sais pas et vous non plus. Personne le saurait, mais où est-il ? Il se cache et joue à Dieu. Ou attend jusqu’à l’ultime addio ? Vit-il dans un quatrain qui sonne comme une fleur qui se meurt d’automne ? Et qui ne livre rien au fond que des sons.
Si vous en ignorez moins que ma mémoire, pourquoi vous complaire à vous taire ? Dites, quand perdons-nous nos mères ?
Martine